Conclusion et annexes

Samedi 3 novembre 2007 — Dernier ajout lundi 14 mars 2011
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COnclusion générale

A partir de 1980, une reconnaissance de l’agriculture biologique par la législation française s’est engagée. Voulue par une partie des acteurs de l’agriculture biologique, l’institutionnalisation publique a eu plusieurs conséquences sur la dynamique du mouvement bio.

D’une part, elle a permis une simplification du paysage de ses organisations représentatives. Au début des années 1980, les deux organisations nées en 1963-1964, la SVB Lemaire et l’association Nature et Progrès ne sont plus les seuls à structurer l’organisation collective des producteurs, consommateurs, et sympathisants de l’agriculture biologique. Au début des années 1970, la SVB Lemaire-Boucher a produit par scission l’UFAB de Georges Racineux (1972) tandis que Jean Boucher prenait ses distances avec la société Lemaire et relançait la dynamique de l’AFAB. Du côté de Nature et Progrès, apparaît, également par scission, la FNAB (Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique des régions de France) en 1978, et Biobourgogne en 1980. Ce ne sont donc pas moins de six organisations qui regroupent les agriculteurs biologiques français au début des années 1980, sans compter les organisations de l’agriculture bio-dynamique. Plusieurs acteurs, dont les ingénieurs agronomes de l’ACAB (Association des Conseillers indépendants de l’Agriculture Biologique), les membres de l’IRAAB (Institut pour la Recherche et l’Application en Agriculture Biologique), et les fondateurs de la FNAB, aspirent à dépasser les conflits de méthodes et d’idéologies internes à l’agriculture biologique en mettant en avant une approche centrée sur les dénominateurs techniques communs aux différentes méthodes de l’agrobiologie. Ce courant plus pragmatique a désiré ainsi asseoir, avec l’institutionnalisation publique, à la fois une identité professionnelle commune aux agriculteurs biologiques, un dialogue avec les institutions de l’agriculture conventionnelle, et une vision claire de l’agrobiologie pour le grand public. En une vingtaine d’années, ce courant a réussi à rassembler au sein de la FNAB près des trois quarts des agriculteurs biologiques « certifiés AB ». Si, en 1995, seulement six régions adhèrent à la FNAB, le réseau s’étend aux vingt-deux régions françaises en 2001. Entre temps la FNAB est devenue l’interlocuteur privilégié des pouvoirs publics pour la politique de soutien au développement de l’agriculture biologique et l’évolution de sa réglementation.

Mais, d’autre part, cette sortie de la marginalité et ce rapprochement avec l’Etat, plus poussé en France que dans d’autres pays européens, n’induit pas que des avantages pour le mouvement agrobiologique. Les agriculteurs biologiques sont amenés à des compromis et expose leur mouvement au recul sur « certaines valeurs fondamentales ». La reconnaissance de la FNAB par les pouvoirs publics a ainsi eu pour effet « d’orienter le mouvement dans une perspective plus gestionnaire que revendicative » [1]. Le mouvement agrobiologique contemporain vit ainsi des tensions contradictoires nouvelles. Il se trouve, par exemple, pris entre une réglementation publique qui soutient plus l’extension des chimères génétiques OGM que celle de l’agriculture biologique, tout en ne pouvant pas avancer sa contestation. Mais le dilemme s’accentue. Depuis fin 2005, un projet de révision du règlement européen de l’agriculture biologique vise à assouplir les exigences des cahiers des charges biologiques afin de faciliter le libre-échange des produits bio, notamment en « normalisant » la présence d’OGM dans les produits bio jusqu’à un seuil de 0,9 % [2]. N’est-il pas troublant pour les consommateurs et les producteurs en agrobiologie de se voir imposer peu à peu une agriculture biologique génétiquement modifiée ?

En 1980, la loi française entame la reconnaissance de l’agriculture biologique en stipulant que « des cahiers des charges définissant les conditions de production de l’agriculture n’utilisant pas de produits chimiques de synthèse peuvent être homologués par arrêté du ministère de l’agriculture ». Aujourd’hui, cette même loi voudrait faire exister une agriculture biologique intégrant des OGM, c’est-à-dire des produits issus d’une artificialisation de la nature bien plus poussée que celle résultant de l’usage des produits de synthèse. Autant dire que la définition de l’agriculture biologique par les seuls aspects du mode de production, notamment par les produits utilisés ou non, pourrait peu à peu perdre en signifiance.

La situation apparaît donc propice à un nouveau travail de discussion et de définition de l’agriculture biologique : si une longue période de produits biologiques presque fatalement contaminés aux OGM s’ouvre, il est probable que les agriculteurs biologiques communiquent en insistant encore plus sur leurs « obligations de moyens » [3] et leur volonté de bien faire, dans un environnement adverse, dont ils ne peuvent pas maîtriser la pollution croissante par les OGM, et moins sur les qualités organoleptiques de leurs produits. Ce déplacement accentué vers l’intention de l’agriculteur biologique nous renvoie aux problématiques éthiques, idéologiques, et plus globales de l’histoire de l’agriculture biologique. En conclusion de sa thèse, Solenne Piriou rappelait que l’agriculture biologique est « née d’une critique de l’industrialisation de la société » [4]. L’institutionnalisation publique de l’agriculture biologique est donc porteuse d’une ambiguïté fondamentale dont la plupart des agrobiologistes sont conscients. Notre travail introductif aux conceptions idéologiques, sociales, et agronomiques des fondateurs a rappelé l’anticapitalisme foncier partagé par Howard, Müller, et Masanobu Fukuoka. Ce n’est pas qu’ils critiquent l’économie de marché en soi, mais, bien plutôt, qu’ils se sont rendus compte, comme d’autres, que l’argent roi et la motivation du gain étaient incompatibles avec une agriculture durable, une alimentation saine, et une société soucieuse de justice sociale et d’équilibres territoriaux entre les villes et les campagnes. Nous avons souligné qu’une telle réflexion se trouvait déjà, dans ses grandes lignes, chez Aristote. A défaut de pouvoir changer la nature humaine, les hommes et les femmes doivent s’organiser pour encadrer et limiter les conséquences négatives de la « rapacité des intérêts » [5]. Toute la question est de savoir si les institutions et le fonctionnement des institutions publiques contemporaines peuvent assurer ce contrôle des libertés au service du bien commun.

Howard, tributaire de l’Empire britannique dans le financement de sa ferme expérimentale et modèle d’Indore, s’est néanmoins battu pour pouvoir commercialiser les produits agricoles issus de ses essais et, ainsi, au-delà de l’expérience concrète des difficultés de la commercialisation des produits agricoles, obtenir un certain degré d’autonomie monétaire pour son travail de recherche et de vulgarisation. Müller s’est orienté vers l’organisation coopérative des producteurs pour valoriser au mieux le travail agricole destiné à la commercialisation. Masanobu Fukuoka s’est peu investi dans l’agriculture commerciale et aspirait plutôt à une vente des denrées agricoles sur les marchés locaux. L’essentiel est de retenir le souci de l’auto-organisation qui a animé les fondateurs. Aujourd’hui, en plus des systèmes coopératifs, des organisations contractuelles entre producteurs et consommateurs se développent significativement, telles les AMAP (Association de Maintien des Agricultures Paysannes). Non seulement elles offrent aux producteurs de vendre tout ou partie de leur production hors des contraintes et des diverses pertes économiques des filières longues, mais, en plus, elles permettent de moraliser l’économie de marché en instaurant un commerce équitable de proximité. Comme l’avaient bien vu Albert Howard et Hans Müller, atteindre l’objectif de l’indépendance économique des producteurs agricoles offre un levier décisif pour leurs libertés politiques et existentielles. Müller et Howard ont proposé et mis en œuvre des démarches économiques allant à l’encontre du modèle du « pur producteur », soutenu par les lois françaises de modernisation agricole de 1960 et 1962 [6].

La volonté et la réalisation d’une unification des agriculteurs biologiques est importante pour espérer faire basculer le rapport de force socio-économique en leur faveur. Mais quand les agriculteurs en général ne représentent plus que 3% de la population active, et les agrobiologistes 1% de cette infime minorité sociale, on ne peut que suivre Solenne Piriou dans son invitation à se chercher des alliés chez les consommateurs, les sympathisants et au-delà, auprès de la société civile. On retrouve déjà une telle organisation sociale transversale de l’agrobiologie au niveau mondial avec l’IFOAM (International Federation of Organic Agriculture Movements). Pour cela, les agrobiologistes ont peut-être à relever le défi de formuler clairement un projet politique, un véritable modèle de développement alternatif, cohérent de la nature à la culture. En proposant largement un tel projet ils peuvent espérer à la fois étendre leurs soutiens et développer leurs marchés. Ce qui veut dire qu’ils ne peuvent se contenter des questions agronomiques, déjà délicates, ni des problèmes de la commercialisation et de la distribution, pourtant déjà difficiles à contrôler, quand on sait la place importante des importations dans l’approvisionnement du marché de la consommation biologique de notre pays. Mais le défi à relever va au-delà : bien des personnes ont des velléités de retour à la campagne, bien des choses doivent êtres transmises sur les déséquilibres de notre mode de développement et les moyens offerts par l’agriculture biologique pour remédier à plusieurs d’entre eux. L’hésitation entre une agriculture biologique engagée au moins au service du développement rural et une agriculture biologique tendanciellement réduite à une profession « comme les autres » ne recoupe pas les débats fondateurs. Il est impossible de passer à côté de l’engagement politique et philosophique des fondateurs de l’agriculture biologique sans mettre en cause la légitimité même de s’appeler « agriculteur biologique ». Un projet politique cohérent est en germe aux origines de l’agrobiologie, particulièrement chez Albert Howard et Hans Müller. Le rassemblement de la majorité des agriculteurs biologiques au sein d’une organisation commune, depuis 2001, multiplie les opportunités de relancer collectivement le travail d’inventaire sur l’héritage historique de l’agriculture biologique. Par là, sans doute, pourront être soumises au débat des perspectives inédites ou encore hésitantes sur les dimensions sociales et politiques de la bio. Espérons que notre travail aura montré suffisamment que les fondateurs de l’agriculture biologique n’étaient ni des réactionnaires, ni des partisans du statu quo, idéologiquement exagéré, d’une certaine tradition paysanne. Même un Masanobu Fukuoka, pourtant amoureux d’un mode de vie paysan simple envisagé comme source de cheminement et d’épanouissement spirituel, a cherché de nouvelles perspectives agronomiques et s’est investi dans la lutte contre la désertification. Chez Howard et Müller, il est clair que la vie et le travail agricole ne sont pas des fins en soi mais seulement des bases économiques du développement culturel des paysans et de la société en général. Quoique certains, mal informés, aient pu le dire ou l’écrire, nous n’avons trouvé nul trace d’une défense de l’autarcie paysanne chez ces auteurs [7]. Il serait sans doute aujourd’hui pertinent non pas seulement de retravailler les perspectives agronomiques et environnementales, mais de reprendre à bras le corps l’ensemble des propositions fondatrices, tant sociales, économiques, que philosophiques. Certes, le défi d’affronter la complexité de la pensée agrobiologique n’est pas mince. Il impose de se frotter à des questions aussi difficiles et générales que celles du rapport de l’homme à la nature : mais ces questions ne sont-elles pas propres à toute réflexion sur l’agriculture en tant que telle ? L’agriculture n’est-elle pas une pratique culturelle fondatrice de l’aventure humaine, à la charnière de la nature et de la culture, à mi-distance de notre participation à la vie animale et végétale et de nos aspirations à la création et à l’invention de modes de vies, d’objets, d’échanges et d’expressions spécifiquement humains ? Une des originalités de l’agriculture biologique est justement de ne pas vouloir réduire l’agriculture à un mode de production mais de maintenir ouvert, en plus, le questionnement culturel sur son identité et sa place dans l’histoire et le développement des civilisations. Chacun à leur façon, Müller et Fukuoka ont consacré de nombreuses pages à cette dimension proprement philosophique de l’agriculture biologique.

Il faut cependant reconnaître que les agriculteurs biologiques trouvent difficilement du soutien au sein de la culture intellectuelle établie pour approfondir ces questions philosophiques. Nous avons souligné que la domination politique et économique des agriculteurs, reconnue par les fondateurs, remonte largement au-delà de la Révolution industrielle, au moins jusqu’au Moyen-Age. Mais nous avons également souligné que la tradition philosophique occidentale était presque tout entière le produit d’une pensée citadine. Rien ne sert de ressortir les vieux poncifs sur l’opposition entre la ville et la campagne. Longtemps nos villes, même de grande taille, ont conservé de nombreux caractères ruraux, jusqu’à la présence de bétail élevés dans les rues. Mieux vaut prendre acte une fois pour toute du fait que notre culture occidentale est marquée par un intellectualisme fort et facilement éloigné de sujet aussi « triviaux » que l’agriculture et l’alimentation. Il existe aujourd’hui très peu de livres traitant de « philosophie de l’agriculture », et guère plus d’ouvrages traitant de philosophie de l’écologie où l’on trouverait une place constructive réservée à l’agriculture. Sans doute est-ce lié notamment à un manque d’humilité. Et s’il existe bien une sagesse de la langue, l’étymologie indo-européenne commune des mots humus, homme, et humilité aide à comprendre cette déficience de notre culture commune. Dès lors, c’est bien l’ensemble des références de base de notre société qui est interrogé par les problèmes de l’agriculture et de l’alimentation. Parmi les besoins primaires de l’être humain, la qualité de l’alimentation, et donc des façons de la produire, est sans doute un des sujets les moins médiatisés. On en voudra pour preuve les études qui s’accumulent sur la mise en évidence du rôle de l’alimentation dans le déclenchement de nombreuses maladies, parmi lesquelles le cancer figure en bonne place. Howard terminait son Testament agricole en pronostiquant une disparition de la moitié des maladies si nous consommions des aliments frais issus de sols fertiles. Mais quand serons-nous en mesure de tenter cette expérience ?

Nous avons vu, aussi, que le romantisme littéraire et politique a développé de diverses façons une critique étendue de la modernité. L’intellectualisme occidental, renforcé par le dualisme cartésien et les Lumières, a été attaqué au nom de son incapacité à approcher de la nature véritable des choses, et de la mise à l’écart des questions ultimes du sens qu’il entraînait. L’industrialisme et le capitalisme furent attaqués pour la désagrégation sociale, les injustices et les problèmes de santé accrus qu’ils entraînaient ou menacer d’entraîner. Si Marx et les courants de pensée se réclamant du marxisme ont eu tendance à dominer le champ de la contestation sociale pendant plus d’un siècle, on ne doit plus cependant ignorer d’autres courants de pensée moins hostiles à l’existence d’agriculteurs nombreux. Penser les articulations entre l’écologie, l’agriculture, et le développement des autres activités économiques semble être au cœur du programme minimal d’une agriculture biologique assumant résolument son identité alternative.

Par ailleurs, en rappelant l’essence méthodologique de la science moderne, c’est-à-dire sa nature de définition formelle d’une façon de regarder et mesurer une partie du réel, nous avons pu aussi comprendre que les questions portant sur ce qu’est véritablement la nature relevaient d’un champ distancié de celui de la science - sans en être coupé -, à savoir celui de la réflexion philosophique. Aucun des fondateurs de l’agriculture biologique n’a cherché à éviter ces questions de fond. Simplement, ils ont pensé différemment les articulations entre investigation scientifique expérimentale, réflexion philosophique, et théorie du développement socio-économique. Rudolf Steiner a produit une œuvre surdéterminée par l’investigation subjective occulte. Ses conceptions philosophiques montrent qu’il a mal compris la spécificité objectivante de la méthode scientifique. Ses conceptions agricoles, économiques, sociales, ou pédagogiques sont essentiellement déterminées par des conceptions ésotériques de l’histoire et de la nature. Pour la seule agriculture, l’efficacité des préparations bio-dynamiques est tributaire, d’une part, de manipulations et de recettes inexplicables par les méthodes scientifiques, d’autre part, de la subjectivité de la personne qui les emploie sur ses cultures ou sur ses animaux.

Pour nous, le résultat le plus intéressant apporté par la bio-dynamie ne concerne ni l’économie agricole, ni l’agronomie, mais bien la culture. La compréhension ici développée des enjeux fondamentaux de l’anthroposophie a en effet abouti à montrer l’actualité et la légitimité des questionnements spirituels et religieux pour toute perspective rationaliste conséquente. Par suite, la recherche sur l’agriculture biologique n’a aucun motif valable pour se fermer aux apports éventuels des religions à sa réflexion.

Mais les fondements de l’agriculture se trouvent d’abord dans la nature. Le projet scientifique se justifie notamment par l’idée que les lois de la nature présentent une autonomie suffisante pour êtres appréhendées et comprises par la seule observation ordinaire et la raison, éventuellement prolongées par l’instrumentation et l’observation scientifique. Il n’est nul besoin des interrogations occultes pour développer une agriculture biologique encore plus rationnelle. Néanmoins, et tout spécialement, cet héritage de l’histoire agrobiologique montre que ce mouvement a partie liée avec les questions originelles de la philosophie occidentale. L’aventure de la culture occidentale, malgré ses déboires, chemine avec la question de la raison. Le simple fait que l’on puisse se mettre d’accord sur tel ou tel sujet atteste que nous échangeons à l’intérieur d’un monde commun. La mise au jour progressive des structures, des formes, ou de l’ordre de ce monde commun correspond au cheminement et à l’approfondissement de la raison. L’idée selon laquelle la compréhension du monde est accessible selon des principes universels découverts par l’expérience ordinaire est aux antipodes des visions occultistes du monde. La méthode scientifique ne demande nulle initiation subjective. Elle demande simplement d’appliquer des protocoles physiques, formalisés et mathématisés, afin de mettre en évidence l’absence ou la récurrence de corrélations entre deux ou plusieurs classes de phénomènes. Nous avons vu avec Husserl ou Gilson la continuité existant entre la formation de la connaissance et de l’accord ordinaire entre les personnes et la démarche protocolaire scientifique. La démarche philosophique essaye de compléter ce travail en critiquant les idéologies produites par l’intellect interrogateur et imaginatif. Une critique philosophique, inspirée de Husserl, peut, en remontant au-delà de l’histoire, venir interroger le moment anthropologique premier où l’homme interrogateur, imaginatif, et créateur, commence à s’engager dans la réalisation d’une sphère culturelle émergeant du monde biologique, animal et végétal précédent. Ce moment charnière concerne tout autant l’agri-culture que la culture dans son ensemble, et la formation de la perspective philosophique de l’Occident en particulier. C’est ainsi que Husserl lui-même, comme nous l’avons rappelé, avait remarqué que la crise de la rationalité, ouverte au début du XXe siècle, pouvait déboucher sur le monde la vie ordinaire [8]. Reprendre la question de la raison, fondamentale pour notre culture, invitait donc à réinterroger les conditions de possibilité mêmes de la réflexion philosophique. Aristote reconnaissait que les besoins primaires devaient être satisfaits pour que la vie philosophique puisse commencer. Sans doute faut-il remonter en-deçà et faire de cette question des besoins primaires un thème d’interrogation philosophique en soi. L’alimentation, l’agriculture, et finalement le rapport humain à la nature biologique sont ainsi mis à la base de la question de la raison.

Mettre le rapport humain à la nature au centre du débat relève pourtant déjà d’une option culturelle. Nous avons vu que Masanobu Fukuoka, marqué par sa culture orientale, ne cherchait pas tant un rapport juste au monde qu’à s’effacer devant la nature. Cette « métaphysique des forêts » [9] est à l’extrême opposée de la philosophie occidentale intellectualiste, particulièrement dans sa période moderne. Les fondateurs européens de l’agriculture biologique ont subi peu ou prou ces deux influences culturelles. Pour ce qui est de l’influence orientale, on peut dire qu’elle a touché spécialement Howard au cours de ses longues années passées en Inde et via ses études de l’agriculture d’Extrême-Orient - loi du retour, Roue de la vie. Mais elle a touché aussi Rusch et Müller par l’intermédiaire du romantisme, de l’anthroposophie, et par des personnalités de l’agriculture naturelle issue des mouvements de Lebensreform, avec qui Rusch fut en contact. Quant à l’influence de l’intellectualisme occidental, elle semble plutôt s’être manifestée sinon comme un repoussoir, plutôt comme quelque chose qu’il fallait remettre à sa place. Avec un réalisme qui met l’être avant l’homme, le donné avant l’artifice, la nature avant la liberté, les fondateurs ont appelé à réfléchir l’agriculture à l’aune de l’observation de et de la méditation sur la nature. Il faut cependant souligner que leurs recherches n’ont pas suffisamment distingué la nature et l’histoire. C’est-à-dire que le thème de la nature et d’une science de la nature renouvelée est mal démêlé d’avec le thème de la supposée sagesse paysanne ancestrale. L’évidence du rôle positif de l’humus sur la fertilité des terres joue, certes, en faveur d’une orientation de la recherche scientifique autour de cette question, mais les fondateurs ont eu tendance à survaloriser l’agriculture paysanne, au nom de son attention au taux de matières organiques des sols. Ceci est particulièrement visible dans le traitement de la question de la fertilité et de la fertilisation chez Howard. Alors qu’il a conscience de la puissance pédogénétique des forêts, il s’en tiendra à la défense et à l’amélioration du compostage en tas. Il ne s’engagera pas dans des recherches approfondies sur l’écologie forestière ou l’agroforesterie. Son modèle forestier demeura, somme toute, un horizon de réflexion assez abstrait. De même, le modèle howardien du chercheur-agriculteur articule-t-il le laboratoire et le champ, non le laboratoire et la nature. L’œuvre de cet agronome présente une clarification insuffisante entre la nature, la science, et l’agriculture. Mais on peut en dire autant du travail de Rusch. L’œuvre de Masanobu Fukuoka présente l’avantage de ne pas chercher à se présenter comme scientifique et d’insister sur la nature. Mais elle est compliquée par l’hésitation de l’auteur entre les savoirs écologiques qu’il a découvert, et les options de sa culture orientale, qui les contredisent et dénient jusqu’à la validité même du projet de la connaissance objective.

Face à l’histoire de l’agronomie, les fondateurs de l’agriculture biologique ont considéré que la chimie agricole faisait fausse route. Justus Liebig est le seul personnage qui revient systématiquement chez tous les fondateurs pour représenter les errements de l’agronomie depuis le XIXe siècle. Mais les fondateurs ne voient pas que des erreurs dans les travaux de Liebig. Quand Albert Howard charge Liebig et ses disciples de la moitié de la responsabilité de la crise agricole, Hans Peter Rusch voudrait distinguer un premier Liebig et un second Liebig, devenu « un adversaire acharné de la fertilisation chimique »… Nous avons souligné bien d’autres ambiguïtés historiques, aussi bien dans le rapport des fondateurs aux développements agronomiques modernes, que chez des analystes cherchant à replacer les débats de l’agrobiologie dans cette histoire. Nous sommes ainsi revenus sur la réception agrobiologique de Liebig, mais aussi de Thaër, ainsi que sur le travail de Boussinguault, considérées par certains comme des figures de l’histoire agronomique susceptibles d’illustrer une posture dépassant le manichéisme de l’opposition agrochimie versus agrobiologie.

La réception agrobiologique de l’histoire agronomique moderne nous est ainsi apparue comme incertaine et paradoxale. Mais l’essentiel est sans doute de retenir que les fondateurs de l’agriculture biologique n’ont pas cherché à se faire historiens de l’agronomie. Et ils n’ont pas non plus cherché à se positionner précisément dans des débats théoriques mal connus.

Via les questions de la physiologie végétale, l’humus est sans doute un des thèmes fondateurs de la pensée agronomique moderne [10]. Mais comme le soulignait Howard, ce n’est pas tant la théorie de l’humus en tant que telle, ou sa critique par les chimistes, qui retient son attention. Le débat sur la nutrition minérale ou organique des plantes semble finalement secondaire dans la réflexion agrobiologique fondatrice : c’est l’évidence du rôle de l’humus dans la fertilité des champs, traditionnellement reconnue, qui constitue le point de départ d’Howard. Dans cet axe, Hans Peter Rusch a avancé que Liebig reconnaissait que la validité des lois agrochimiques s’arrêtait aux sols les plus fertiles. Le regard agrobiologique fondateur sur l’humus s’appuie sur l’expérience paysanne ancestrale pour décliner un ensemble de critiques sur la fertilisation chimique. En considérant le rôle positif de l’humus comme un phénomène universel, les fondateurs pouvaient espérer relativiser la pertinence des lois agrochimiques, en les ramenant à des cas particuliers voire « pathologiques ». L’essentiel, pour eux, était sans doute de briser la domination de l’agrochimie sur les mentalités, en montrant le caractère réducteur de sa démarche, ainsi que les coûts écologiques et sanitaires qu’elle engendre. Les fondateurs ne se sont pas contentés ni de critiquer l’agrochimie, ni d’en appeler à une revalorisation de la tradition de la fertilisation paysanne. Ils ont aussi cherché d’autres voies pour le progrès agricole. Les fondateurs ont médité sur la nature et la fertilité naturelle.

Ce troisième aspect de leur recherche agronomique est plus spéculatif, mais il n’en est pas moins essentiel, comme on le voit jusque dans les titres de plusieurs de leurs ouvrages. Il s’agit d’une réflexion globale sur la vie et la biologie terrestre, sur les causes et les mécanismes de la fertilité des sols. Tandis que la physiologie végétale et l’agrochimie se soucient surtout de nutrition des plantes, l’approche agrobiologique donne le primat à la qualité du sol. Les perspectives sont bien différentes : d’abord la plante ou d’abord le sol ? Les fondateurs de l’agrobiologie, parce que la question de l’humus n’était pas résolue à leurs yeux, et parce que l’agrochimie avait des conséquences négatives, ont donné le primat au sol et insisté pour que la fertilité du sol soit considérée comme un problème relevant de la biologie. Howard et Fukuoka ont ainsi réfléchi au rôle pédologique de la forêt. Le travail des fondateurs regarde la nature au-delà de l’agronomie, vers une « biologie globale » chez Rusch, vers la botanique sous l’angle de l’évolutionnisme chez Masanobu Fukuoka, vers l’écologie chez Howard. Certes ils n’ont pas ainsi bouleversé les conceptions agronomiques modernes ou traditionnelles. Mais ils ont ouvert ou contribué à redonner un espace de questionnement original pour l’agriculture et l’agronomie, en amont de l’agrochimie.

Reprendre de manière critique le projet des fondateurs revient donc aussi à tenter de prolonger leur effort philosophique sur la nature et le rapport de l’humanité à la nature. Hans Peter Rusch et Masanobu Fukuoka ont souligné le problème de l’intervention agricole dans la nature. En vue d’une agriculture optimale, tous deux considéraient que l’artifice humain devait être minimisé autant que possible. Ce n’est plus tant sur les champs mais sur la nature que devrait se concentrer la réflexion de l’agriculteur et de l’agronome. Les fondateurs de l’agriculture biologique invitent à déplacer le questionnement en amont de l’agriculture, vers le donné naturel de sa fertilité. Dans les expressions « agriculture biologique », « agriculture organique », « agriculture écologique », il semble bien que ce ne soit pas tant l’agriculture mais la science et la philosophie de la nature - biologie, écologie, organicisme - qui compte d’abord. Mais l’ambiguïté fondamentale demeure de savoir si, écologiquement et philosophiquement, l’agriculture est un mal nécessaire, afin de subvenir aux besoins de la croissance de la population humaine, ou une possibilité qui puisse s’offrir sereinement à l’humanité. On sent toute la réticence d’un Rusch ou d’un Masanobu Fukuoka à intervenir dans le cours spontané de la nature. Mais tandis que Rusch se contente d’appeler à un équilibre paysager et territorial entre arbres, forêts et haies, d’un côté, et parcelles agricoles, de l’autre, Masanobu Fukuoka n’affronte jamais la contradiction dans les termes qu’il y a dans les désignations de son approche comme « agriculture naturelle » ou « agriculture sauvage ». Rappelons que l’antihumanisme tendanciel de Masanobu Fukuoka ne lui permet pas de rechercher consciemment une harmonie entre nature et agriculture, nature et humanité.

Mais, dans les pas des fondateurs européens de l’agriculture biologique, influencés par l’humanisme et le christianisme, cette question se pose plus franchement. L’héritage du judéo-christianisme, combiné au rationalisme grec, a donné à la culture occidentale une confiance en la possibilité de l’affirmation de la singularité de l’homme. La notion de personne et la valeur sacrée de chacun, celle d’un temps linéaire orienté vers le salut, l’attirance pour le progrès technique, la conviction que la connaissance rationnelle et la maîtrise de la nature sont au moins partiellement possibles, forment quatre traits spécifiques de l’héritage occidental. Cependant, tandis que le rationalisme grec vise encore une imitation de l’harmonie du cosmos, le récit biblique de la Genèse appelle à la fois à la contemplation et à la culture de la création. En mettant l’Amour à l’origine et à la fin de la création et de l’histoire, la perspective chrétienne propose une posture à la fois humble et humaniste pour le rapport de l’homme à la nature. Comme dans toute perspective écologiste authentique, la Genèse donne le primat à l’admiration et à l’observation du donné. Mais à la différence des mystiques fusionnelles biologiques ou naturalistes, l’homme est également appelé à « cultiver le jardin », afin de s’y trouver chez lui. Le judéo-christianisme propose de regarder la nature comme une création donnée à son admiration mais également ouverte à l’épanouissement créateur de l’homme. En reprenant librement une approche de Maurice Nédoncelle, il est possible de proposer une caractérisation de la relation biblique idéale à la nature. Nédoncelle voyait de l’amour entre deux personnes lorsqu’il existait entre elles une « volonté de promotion mutuelle » [11]. Appliquée aux relations de l’homme à la nature, cela voudrait dire que l’humanité devrait d’abord promouvoir la nature pour promouvoir en retour son développement spécifique. L’humilité et le primat du donné avant et au service de l’artifice, de la civilisation, et de l’humanisme. Mais que peut vouloir dire « promouvoir la nature » ?

Nous l’avons souligné, contre l’oubli agrochimique du sol, les fondateurs européens de l’agriculture biologique ont insisté sur le thème de la fécondité ou de la fertilité de la terre. Dans le récit de la Genèse, « l’arbre de vie » peut éclairer la signification de la nature. Comme le peut aussi l’étymologie du mot « nature », laquelle est liée à « l’action de faire naître ». Ce n’est pas l’impalpable « tout », ce n’est pas la « nature-univers » qui est ici désignée par le terme nature, mais bien la « nature ou biosphère », la sphère de la vie [12]. Promouvoir la nature signifierait donc cultiver les dynamiques et les mécanismes de la vie. En se restreignant au domaine de la vie terrestre, les fondateurs n’en ont pas moins cherché à comprendre comment la fertilité apparaissait et pouvait être entretenue dans les champs. A la lumière des travaux de la biologie évolutionniste et de l’écologie consacrée aux végétaux, nous savons qu’il est au moins plausible que la forêt soit le stade végétal ultime du développement spontané de la vie sur terre [13]. Exceptée l’action de l’homme, seules les contraintes climatiques extrêmes semblent constituer un véritable obstacle à l’extension des forêts. Promouvoir la nature terrestre renverrait alors au développement d’une sylviculture « proche de la nature » [14], proche de la dynamique spontanée de la forêt, évoluant vers ses stades les plus riches de vie.

Cultiver des arbres et des forêts car ils sont à l’origine de la plupart des terres agricoles fertiles. Cultiver des arbres pour les diverses industries et le chauffage, mais d’abord pour conserver le rôle écologique fondamental de la forêt et entretenir, via l’agroforesterie et l’usage du bois raméal fragmenté, la fertilité des terres agricoles. Indexée sur une compréhension scientifique des mécanismes de la fertilité naturelle et de la pédogenèse, l’agriculture pourrait désormais dépasser sereinement sa fonction encore essentiellement alimentaire et former une base privilégiée d’un développement technique et économique écologiquement viable [15], au niveau de l’exploitation des ressources renouvelables.

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Sources primaires

Fukuoka M., La révolution d’un seul brin de paille, Ed. Guy Trédaniel, Paris, 1983 (1re édition japonaise en 1975), Traduit de l’anglais par Bernadette Prieur, 202 p.

Fukuoka M., L’agriculture naturelle, Art du non-faire, Théorie et pratique pour une philosophie verte, Ed. Guy Trédaniel, Paris, 1989 (1re édition japonaise en 1985), Traduit de l’anglais par Thierry Piélat, 326 p.

Fukuoka M., La Voie du Retour à la Nature, Ed. Le courrier du livre, Paris, 2005, Traduit de l’anglais par Alain Davaut, 379 p.

Fukuoka M., The Road Back to Nature, Regaining the Paradise lost, Ed. Bookventure, Madras, 1987, 377 p.

Fukuoka M., Reverdir le désert, L’application des techniques agricoles naturelles à l’Afrique, Entretien avec Robert et Diane Gilman, 1997 (1986, traduit de l’anglais par Michel Dussandier <http://www.citerre.org/fukuokamct.htm>

Fukuoka M. The Plowboy Interview, Fourty Years of Natural Farming, in Mother Earth News, 07/08 1982,

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Masanobu Fukuoka

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Annexe : rapports de soutenance

RAPPORT SUR LA THESE DE MONSIEUR YVAN BESSON :

HISTOIRE DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE : UNE INTRODUCTION AUX FONDATEURS, Sir Albert Howard, Rudolf Steiner, le couple Müller et Hans Peter Rusch, Masanobu Fukuoka.

Université Technologique de Troyes – janvier 2007

1. CONSIDERATIONS GENERALES

Dans son introduction, Yvan Besson se réclame de la position d’historien des sciences, en particulier agronomiques. Toutefois, dès l’exposé des premiers chapitres, sa démarche s’élargit à la philosophie, l’épistémologie et de façon plus ponctuelle, à l’économie et la biologie. Il s’agit donc d’un travail transversal, ce qui est parfaitement justifié par l’objet de recherche : la genèse de l’agriculture biologique, ou plus précisément, la manière dont les théoriciens et chercheurs fondateurs ont élaboré leurs idées et représentations théoriques. En effet, il ne s’agit pas ici d’un travail visant à étudier l’agriculture biologique actuelle et passée en tant qu’ensemble de techniques agronomiques appliquées par une population d’agriculteurs, et ce choix, nettement explicité d’entrée, n’est pas critiquable.

Les objectifs poursuivis par Yvan Besson sont clairement exposés dans l’introduction (p.19) :

Retracer les origines intellectuelles et scientifiques des courants de l’agrobiologie par l’étude des textes de ceux qu’il nomme les fondateurs : Rudolf Steiner, Albert Howard, Hans Peter Rüsch et Masanobu Fukuoka.

Analyser la critique sociale dans leurs écrits, et également dans leur pratique d’intellectuels agissants, en séparant visions économiques et culturelles de la critique de la rationalité chez Rudolf Steiner.

Evaluer la portée de la critique agronomique de ces auteurs par rapport à la science agronomique « dominante », incarnée à l’époque par la chimie agricole principalement,

Evaluer la cohérence interne de chacune de ces démarches théoriques, ainsi que les éléments de différenciation et de similitude entre elles,

Enfin, rechercher dans les œuvres de chacun d’entre eux, la manière dont se pose la question de l’artificialisation de la nature par l’agriculture.

L’ensemble de la recherche, après avoir classé les œuvres selon la nature de leurs apports, doit déboucher sur la notion de fertilité, déclinée sous plusieurs formes (capital de fertilité, ressource existant originellement, source en milieu forestier, etc…), et son entretien ou son amélioration par l’utilisation de la méthode reposant sur l’apport de bois raméal fragmenté.

Ce cheminement intellectuel qui part de la « perspective historique et de l’évaluation épistémologique » (p.22) pour déboucher finalement sur la remise en cause de l’agriculture comme pratique anti-naturelle destructrice de fertilité, et sur la perspective d’une agriculture exclusivement végétale n’est pas annoncée comme telle dans l’introduction. Nous reviendrons sur cette modification de la problématique en cours d’exposé dans le mémoire, et sur ces conséquences pour la portées des conclusions de la recherche.

Le plan de la thèse est calqué sur l’énoncé des questions rappelées ci-dessus, et s’organise en quatre parties d’importance très inégale :

une première consacrée à la présentation de la biographies de chacun des grands auteurs retenus, ainsi qu’à des personnalités associées dont le rôle a été essentiel : Ehrenfried Pfeiffer pour Rudolf Steiner, Hans et Maria Müller pour Hans Peter Rüsch.

la seconde, intitulée « l’agriculture biologique comme critique sociale » est très volumineuse et contient pour une moitié, soit une centaine de pages, une analyse du rationalisme dans l’agriculture biodynamique et dans les écrites de Rudolf Steiner. Ce choix est à mon sens regrettable, non sur le fond, car ce texte me semble présenter un grand intérêt, mais parce que le plan de la thèse se trouve ainsi manquer de cohérence. Il aurait été bien préférable de faire un plan en cinq parties, quitte à sacrifier aux règles du formalisme en la matière. Si ce choix avait été fait, cette partie aurait été utilement placée après celle consacrée à « l’ensemble technique agrobiologique » (la troisième dans le plan retenu).

la quatrième, annoncée comme portant sur le projet fondateur de l’agriculture biologique aborde surtout la question du rapport nature/agriculture, et ensuite, mais non secondairement, le rôle de la forêt sur la création et l’entretien de la fertilité du sol.

La recherche d’Yvan Besson s’appuie sur une liste très complète des œuvres des fondateurs, ainsi que sur des entretiens avec des acteurs du mouvement d’agriculture biologique : chercheurs, partenaires ayant accompagné des réflexions théoriques sur les méthodes et les fondements de cette conception de l’agriculture, techniciens, agriculteurs, etc…Plusieurs textes, disponibles seulement en langue anglaise ou allemande, ont dû faire l’objet d’une traduction par l’auteur de la thèse. Ce terrain très riche, et plutôt étendu, a pu être exploré avec succès par le recours à un appareil théorique mobilisant, comme nous l’avons déjà fait remarquer plus haut, des outils de différentes disciplines : philosophie des sciences, histoire, épistémologie, mais aussi économie, biologie, agronomie et pédologie.

Même si elle souffre de certaines insuffisances, cette approche qui relève presque de l’encyclopédisme donne à la thèse un contenu très riche et permet de faire une synthèse sur quelques grandes questions.

Deux thèmes en particulier méritent à mon avis d’être retenus comme étant des sujets sur lesquels Yvan Besson a fait avancer significativement la réflexion théorique :

la rationalité dans l’agriculture biodynamique face à l’ésotérisme et au rapport à l’occultisme de son fondateur Rudolf Steiner

la question de la nutrition et de l’alimentation des plantes par l’humus, la critique de la chimie agricole de Justus von Liebig et la nécessaire prise en compte du sol et de la vie du sol

Sur un plan plus concret, on peut retenir l’intéressante proposition de classification des travaux des fondateurs en fonction de leurs préconisations d’intervention sur la « nature » à partir d’éléments organiques pour la fertilisation : du compost en fosse (Albert Howard), puis en tas (Rudolf Steiner) au compostage de surface (Hans Peter Rusch) jusqu’à l’absence d’intervention (Masanobu Fukuoka).

Cependant, on peut relever certaines absences dans la bibliographie, pourtant très abondante sauf pour l’agronomie. On citera, entre autres :

Alain GRAS sur les questions de domination de l’homme par la technique, ainsi que Jacques ELLUL sur ce sujet (il est cité par ailleurs)

ALEXANDRIAN (les socialistes romantiques), à propos de la critique romantique du capitalisme au XIXe siècle,

Claude REBOUL (Monsieur le Capital et Madame la Terre) sur les questions de capital de fertilité,

Michel CEPEDE, à propos de physiocratie dans l’analyse de l’agriculture contemporaine, en particulier dans les pays en développement,

Serge LATOUCHE, pour ses nombreux écrits sur la décroissance, à peine évoquée dans le chapitre consacré à la critique économique et sociale par les fondateurs,

Luc FERRY (Le nouvel ordre écologique) lorsqu’il critique la contestation romantique.

André-Georges HAUDRICOURT (La technologie : science humaine), à propos des relations entre agriculture et représentations religieuses.

Au plan formel, on peut regretter le parti pris d’insérer dans le texte de nombreuses citations, souvent trop longues. Par ailleurs, les notes de bas de page, très fournies, se révèlent quelquefois plus intéressantes que le texte lui-même, et à ce titre mériteraient d’y figurer. Prenons deux exemples seulement pour illustrer cette critique : la note n°226, p.76, qui donne une éclairage utile sur l’apparition de la notion de « terre vivante », et la note n°436, p.119 qui explicite les termes de la discussion initiée par Marshall Sahlins dans « Age de pierre, âge d’abondance » au sujet du rapport entre abondance des ressources et incitation à l’effort productif agricole.

Enfin, si les titres et sous-titres sont souvent explicites et bien choisis, les paragraphes sont présentés de manière trop dense, ceci rendant la lecture quelquefois ardue.

2. REMARQUES ANALYTIQUES

P. 104/108. On peut s’interroger sur l’utilité du détour par Aristote .

P. 110. L’analyse des théories physiocratiques est un peu courte à mon avis, en ce que la notion de produit net apporté par l’agriculture pourrait faire l’objet d’une réflexion plus poussée.

P. 141. Conclusion intéressante sur la vision a-économique de la nature chez Steiner.

Question à discuter : peut-on faire un parallèle entre les différences de conception sur l’économie, qui séparent d‘un côté Rusch et Steiner, et de l’autre Howard et Fukuoka ? En d’autres termes, retrouve-t-on cette même partition à propos de l’intervention sur la nature, ou du compost par exemple. En fait, la suite de l’étude va montrer que non, puisque Howard et Fukuoka sont les plus éloignés sur ces deux questions.

P. 150 Il ne s’agit pas d’un bilan économique de l’action du couple Howard, mais plutôt d’un bilan de l’activité de diffusion et de formation.

P. 152 L’affirmation selon laquelle l’agriculture biologique (ou durable) peut devenir moins chère moyennant certaines modifications dans les structures de l’économie est très discutable, voire fausse. Dès lors que l’on prend en compte le coût du renouvellement des ressources, et de l’absence de pollutions, une telle agriculture présente obligatoirement un coût élevé.

Dans la partie consacrée à l’économie, on aurait dû trouver une référence au courant de pensée qui se développe sur le thème de la décroissance, ainsi que sur la relocalisation de l’économie. Par ailleurs, la justification du fait que l’analyse est beaucoup plus fouillée pour Howard et Fukuoka que pour Rusch et Steiner n’est pas très convaincante.

P. 158 A propos de la critique rationaliste de la théorie de Steiner, il aurait été intéressant de replacer l’émergence de cette recherche dans le contexte des idées de l’époque, en particulier pour l’hypnose, le spiritisme, etc.. Dans des domaines autres que l’agriculture, mais proches de ceux abordés par Steiner, l’exploration des phénomènes liés au psychisme ont fait appel à des concepts similaires (Freud).

P.196 L’hypothèse de compatibilité partielle entre « façon moderne de faire de la science et la façon dont certains adeptes de l’occultisme tendent à ou espèrent construire et valider leur savoir » est particulièrement importante. Le travail engagé ici par Yvan Besson, comme cela a déjà été souligné plus haut, constitue aujourd’hui à ma connaissance le dossier le plus complet sur cette question. Cependant, la conclusion énoncée à la page 203 paraît manquer d’ampleur suite à la richesse de l’argumentation exposée dans les pages qui précèdent : « L’agriculture biologique, parmi d’autres pratiques contemporaines, fondée sur l’agriculture anthroposophique, selon un discours encore dominant chez les agrobiologistes, mènerait ainsi largement au-delà de l’agronomie et de l’économie, puisque, via la compréhension des faits surnaturels allégués par l’anthroposophie, il faudrait réapprendre à considérer sérieusement la théologie et les discours religieux sur l’existence d’un « autre monde » ». Deux commentaires s’imposent :

  • le caractère dominant d’un tel discours chez les agrobiologistes n’est pas du tout certain. D’ailleurs, que faut-il entendre ici par agrobiologistes : producteurs, consommateurs, chercheurs et acteurs divers… ?
  • il existe sans doute toute une série d’attitudes allant d’une simple contestation des démarches scientifiques majoritaires aujourd’hui jusqu’à cette reconsidération du religieux. L’enthousiasme résultant d’une longue démonstration a sans doute empêché l’auteur de se livrer à un discours plus nuancé.

P. 219 et 220. Le détour par les philosophies et religions de l’Orient est bienvenu, d’autant plus que Steiner a puisé à certaines de ces sources. A ce propos, on retiendra en particulier cette phrase (p.22) : »Vouloir que le monde soit sensé est donc tout aussi important que d’en découvrir des indices ou des preuves », sans savoir précisément si l’auteur la rapporte comme étant un acquis de ces philosophies orientales, ou s’il l’a fait sienne.

L’ensemble constitué par les pages 240 à 250 est un excellent résumé conclusif de la critique rationaliste de Steiner. Yvan Besson y adopte des positions claires, et courageuses. L’idéalisme de Steiner étant rappelé, il déclare (p. 248) : « Nous pouvons donc conclure, au moins, que l’idéologie anthroposophique est une sorte de spiritisme. ». Et il ajoute que l’origine des règles de la composition des préparations bio-dynamiques et des procédures à mettre en œuvre pour les rendre efficaces est « inaccessible au savoir scientifique », allant jusqu’à évoquer, pour l’agriculteur biodynamiste, une posture de « prêtre » se livrant à des « rites ».

Cependant, ces citations, hors de leur contexte, ne doivent pas masquer le fait que selon Yvan Besson, « la compréhension difficile et partielle de l’ésotérisme steinerien ouvre néanmoins (…) au dépassement rigoureux et raisonnable (…) du scientisme étroit » (p. 250).

Enfin, à l’issue de la conclusion de cette très longue seconde partie, au-delà des intéressantes considérations sur les racines urbaines de la culture occidentale et de la difficulté des religions du Dieu révélé à prendre en compte la nature, nous retiendrons une phrase lourde de sens, à laquelle on peut adhérer : « Si l’on ne goûte pas à l’ésotérisme, qui , néanmoins étudié avec un recul historique suffisant, ouvre raisonnablement au dépassement du scientisme étroit, et si l’on ne partage pas plus l’idéologie du non-agir et de l’immobilité fukuokienne, c’est du côté des fondateurs européens que l’on pourrait chercher à creuser les alternatives agricoles et sociales d’aujourd’hui et demain, pour les bases d’une économie écologique progressiste ». Encore serait-il utile de préciser ce que recouvre ici l’adjectif « progressiste ».

Si on suit bien Yvan Besson, il faut donc ne conserver que les théories scientifiques fondatrices de l’agriculture biologique de Rusch-Müller et de Howard. Notons toutefois que les critères retenus pour rejeter Steiner et Fukuoka, de ce point de vue, ne sont pas de même nature : pour celui là, c’est l’argument scientifique qui est invoqué, pour celui-ci, c’est celui de la différence enter culture orientale et culture occidentale.

P. 255. La notion de pragmatisme humique est mal définie et peu claire.

P. 259. Le choix de ne pas travailler le problème des pesticides est certes justifié par le fait qu’il n’y est guère fait mention dans les écrits des fondateurs. Cependant, ceci limite de facto la problématique au domaine de l’historien des sciences, ce qui est dommage au regard des enjeux actuels de l’agriculture durable.

En outre, le texte de la page 325 fait ressortir que la véritable raison du choix de ne traiter que la question des fertilisants trouve son origine dans la focalisation d’Yvan Besson sur la fertilité vue comme un capital.

P. 266. La notion de « largeur de rationalité » est particulièrement bienvenue dans cette thèse qui consacre de longs développements à la rationalité.

P. 276/277. Il y a là un passage clé sur les impasses de l’agriculture biologique comme théorie agronomique, qui apparaît comme une rationalisation de l’agriculture traditionnelle.

P. 297. La notion de « réception » n’est pas clairement explicitée, s’agissant de l’apport de Liebig. Est-ce un rejet consécutif à une critique, ou une assimilation, ou encore autre chose ?

D’un point de vue plus global, tout ce passage (p. 277 à 326) semble long par rapport à l’enjeu de la question, et son utilité n’est pas vraiment justifiée dans l’exposé. Par ailleurs, le choix d’introduire aux techniques seulement après (p.326) est critiquable, car ce point aurait dû à mon avis venir plus tôt.

La forêt comme modèle de fertilité.

P. 267. Note n°1005. On peut tout d’abord se demander pourquoi la fertilité de la forêt, vue comme source de fertilité, est présentée précisément à ce moment-là.

Ensuite, on peut discuter de la pertinence du choix de la forêt comme modèle d’équilibre de la fertilité (p. 327) afin d’étudier les écrits de Howard à ce sujet, alors que justement la théorie de ce dernier fait appel à la forêt, tout en étant fondée sur l’idée d’équilibre de fertilité. Il faut attendre le passage ultérieur (p.372) pour apprendre que « Howard n’a pas expliqué pourquoi il a pris la forêt comme modèle d’agriculture ».

Dans la même réflexion, Yvan Besson affirme (p.334) que la forêt incarne la « vision unitaire » de la nature, ce qui reste à prouver et il revient ensuite sur le même thème (p.336).

La note n°1310 (p.327) fait allusion aux politiques publiques de soutien au maintien de la fertilité, ainsi qu’aux relations entre anthroposophie et politique du IIIe Reich. Il aurait été intéressant d’en écrire d’avantage sur ces deux points.

Enfin, l’agroforesterie est finalement peu décrite (p. 352). Seule la question du bois est évoquée. Il n’est pratiquement fait aucune allusion aux feuilles, à l’humus des sols forestiers, à la biologie spécifique de ces formations.

En conclusion sur ce chapitre (p. 376 à 380), il est utile de disposer du modèle de la forêt comme système créateur de fertilité, mais on ne voit pas, en tous cas pas d’après la lecture de Howard, comment on peut passer du modèle à l’agriculture réelle.

A mon avis, cette analyse du rôle de la forêt, des ses implications, de sa place dans l’histoire de l’agriculture biologique, si elle résulte d’une intuition juste, constitue le point faible de la thèse. Introduite tardivement dans l’exposé, et probablement dans le travail de recherche lui-même, elle ne donne pas lieu à un bilan aussi solide que le travail sur la critique économique et sociale chez les fondateurs, l’ésotérisme chez Steiner ou encore l’histoire de la dispute scientifique sur la nutrition minérale et organique des plantes.

Il aurait sans doute là un travail à poursuivre, après cette piste à peine ébauchée.

P. 350 et 354. Les techniques culturales simplifiées (TCS) ne sont tout de même pas imputables au seul Fukuoka, même si il leur a accordé beaucoup d’attention.

CONCLUSION

La conclusion générale constitue un texte très intéressant. Après un résumé des principaux acquis de la thèse, Yvan Besson développe des idées synthétiques sur ce qui oppose le naturel à l’artificiel, la forêt comme système générateur de fertilité, la prééminence du végétal, la résistance des paysans, l’ésotérisme.

La partie ultime est une belle introduction à une réflexion approfondie sur le futur de l’agriculture (ou des agricultures ?). Après le passage de la nature à l’agriculture, le retour à une agriculture naturelle se révèlerait impossible, sauf à passer par l’intermédiaire de la forêt comme capital de fertilité capable de se reproduire.

La perspective d’une agriculture exclusivement végétale (ou plutôt sans élevage), y compris pour la gestion de la matière organique, est également un sujet de discussion particulièrement stimulant.

Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, je donne un avis favorable à la soutenance de la thèse de Monsieur Yvan Besson, sans réserve majeure.

Le 7 janvier 2007,

Professeur Christian MOUCHET

RAPPORT SUR LE MEMOIRE PRESENTE PAR MONSIEUR YVAN BESSON EN VUE DE L’OBTENTION DU DOCTORAT DE L’UTT EN ETUDES ENVIRONNEMENTALES.

En vue d’obtenir son doctorat, Monsieur Yvan Besson nous a remis un mémoire de 439 pages intitulé : Histoire de l’agriculture biologique : une introduction aux fondateurs, sir Albert Howard, Rudolf Steiner, le couple Müller et Hans Peter Rusch, Masanobu Fukuoka.

Outre les remerciements, l’introduction et la conclusion générale, le document présente quatre parties principales auxquelles s’ajoutent la bibliographie et la table des matières.

Dans son introduction, Monsieur Yvan Besson présente clairement quel a été l’objet de sa recherche, de nature à la fois historique et épistémologique. Il ne s’est pas agi seulement d’expliquer les cheminements de l’agriculture biologique à ses débuts mais de comprendre aussi comment ses fondateurs ont considéré les relations entre l’agriculture et la nature, entre les sociétés humaines et les phénomènes biologiques.

La première partie présente clairement la biographie des fondateurs des principaux courants de l’agriculture biologique contemporaine, tout en présentant déjà brièvement les principes généraux sur lesquels reposent les techniques proposées.

La deuxième partie montre dans quels contextes ont émergé ces différents courants de pensée. L’agriculture biologique apparaît tout d’abord issue d’une critique des errements de ce qui semblait devoir être l’agronomie moderne. Ont ainsi été particulièrement questionnés l’importance accordée à l’emploi de produits chimiques de synthèse, le recours exagéré à la mécanisation, et le caractère réductionniste des protocoles de recherche mis en place par les agronomes. « Au cœur même de l’agriculture biologique, se trouve affirmée l’irréductibilité du vivant à la science physicochimique et mécaniste ». Ont été aussi souvent dénoncés le peu d’attention accordée aux savoir-faire paysans et les risques de domination économique que pouvaient exercer les groupes industriels peu au fait des phénomènes biologiques. Mais l’auteur montre en quoi la critique a porté aussi parfois sur le rationalisme et la modernité en général. Les longs développements consacrés à l’ésotérisme de l’anthroposophie steinerienne amène l’auteur à prôner « un dépassement rigoureux et raisonnable » du « scientisme étroit ». Mais de quoi est-il question au juste : scientisme ou scientocratisme ?

La troisième partie porte sur l’ensemble des techniques proposées par les concepteurs de l’agriculture biologique. Elle montre notamment en quoi, malgré la volonté affirmée d’avoir une approche holistique des phénomènes biologiques, ces techniques ont été centrées presque exclusivement sur la « fertilité des sols » et sur l’humus. Cela semble clairement résulter des craintes engendrées par l’agrochimie ; mais c’est à peine si les terrains agricoles apparaissent comme des surfaces de captation de l’énergie solaire en vue de la photosynthèse. L’agriculture biologique est née en fait sans véritable référence à l’écologie scientifique et au fonctionnement global des écosystèmes.

La quatrième partie essaie finalement d’interpréter le projet fondateur de l’agriculture biologique comme la concrétisation d’un « effort philosophique », à savoir mettre en valeur la nature sans l’exploiter. La question des relations entre la nature et les sociétés humaines est donc ainsi de nouveau traitée du point de vue de l’auteur. Mais voilà que celui-ci présente in extremis, comme révolutionnaires, les techniques d’emploi du bois raméal fragmenté (BRF) sans, me semble-t-il, appliquer à leurs conditions d’émergence, le même esprit critique que pour l’ensemble des techniques analysées antérieurement.

Tout ce travail est très stimulant pour l’esprit et nous inviterait volontiers à prolonger la réflexion sur les points suivants :

Pourquoi si peu d’importance a été accordée à la réflexion sur la génétique : les fondateurs de l’agriculture biologique n’ont-ils pas entrevu la rupture occasionnée par la sélection variétale menée par les généticiens, en comparaison avec la sélection massale pratiquée autrefois par les agriculteurs eux-mêmes ? La sélection de variétés à haut potentiel de rendement photosynthétique à l’unité de surface n’a-t-elle pas accompagné, sinon même encouragé, l’utilisation des engrais chimiques et produits phytosanitaires ? Leur dénomination de « variétés améliorées » ne camouflaient-elles d’ailleurs pas déjà le « scientocratisme » qui a inspiré l’attitude si brutalement normative de nombreux agronomes ?

Pourquoi si peu de considérations sur ce que de nombreux agronomes appellent « l’amélioration des rendements » (par unité de surface), sans référence aucune aux coûts économiques (et écologiques) ? Est-on bien sûr « qu’améliorer un rendement » (d’une culture) consiste toujours à l’accroître, comme cela est trop souvent implicite dans les discours ?

La surprise vient aussi du fait que la diversité des conditions écologiques (y compris celle des conditions édaphiques) paraît avoir été assez peu prise en compte chez les fondateurs de l’agriculture biologique. De même semble-t-il en être aujourd’hui chez les promoteurs du bois raméal fragmenté (BRF) : comment la rhétorique sur les relations entre forêts et agriculture peut-elle aider à résoudre les questions de « fertilité » dans les régions de rizières, bases nourricières de très nombreuses populations dans le monde ?

Ne conviendrait-il pas en fait de s’interroger sur le maintien ou le renforcement de la fertilité des (divers) écosystèmes (et non plus des seuls sols), en étendant le concept aux potentialités productives de ces derniers ? Ainsi le recours au concept de fertilité ne nous permettrait-il pas de prendre aussi en compte les risques inhérents à des phénomènes tels que la perte de biodiversité, la prolifération d’espèces invasives, l’épuisement des ressources en phosphate, (etc.) ? En bref, au-delà de l’agriculture biologique conçue par ses fondateurs ou pratiquée aujourd’hui par un nombre croissant de paysans, ne conviendrait-il pas de s’interroger sur les conditions d’émergence d’une agronomie qui reconnaîtrait que l’objet de travail des agriculteurs est à chaque fois un écosystème complexe. La question des rendements et de la fertilité ne reviendrait-elle pas alors s’assurer que l’artificialisation de ces écosystèmes (c’est à dire l’agriculture) puisse mettre en valeur les cycles biologiques de l’eau, du carbone, de l’azote, du phosphore, de la potasse, (etc.), avec des « rendements » satisfaisants pour les sociétés humaines actuelles, sans que leurs potentialités productives (leur fertilité) ne soient mises en péril pour les générations futures ?

Monsieur Yvan Besson a accompli un travail considérable et stimulant. Sa démarche a été fructueuse. Son document est bien écrit.

La thèse mérite donc parfaitement d’être soutenue.

Fait à Paris, le 14 janvier 2007

Marc Dufumier

Professeur à AgroParisTech

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RAPPORT DE SOUTENANCE DE THESE D’YVAN BESSON

Par Paul Robin, Directeur de recherches à l’INRA.

La soutenance de thèse d’Yvan Besson pour l’obtention du Doctorat de l’Université de Technologie de Troyes en Etudes Environnementales (Ecole Doctorale Sciences des Systèmes Technologiques et Organisationnels) s’est tenue le 27 Janvier 2007 en salle A002 devant le Jury composé de Dominique Bourg son directeur de thèse, de Marc Dufumier premier rapporteur, des examinateurs Jean-Paul Deléage, Bertrand Meheust, Nicolas Buclet et Paul Robin et en l’absence du deuxième rapporteur, Christian Mouchet, excusé. Paul Robin a été désigné pour présider le jury et Jean-Paul Deléage désigné pour résumer au cours de la discussion les points importants du rapport de Christian Mouchet. L’ordre d’intervention retenu a été : Bourg, Dufumier, Deléage, Meheust, Buclet, Robin. La thèse s’intitule Histoire de l’Agriculture Biologique : une introduction aux fondateurs, Sir Albert Howard, Rudolf Steiner, le couple Müller et Hans Peter Rusch, Manasobu Fukuoka.

La soutenance a fait l’objet d’un enregistrement vidéo par un collègue d’Yvan Besson. La rédaction de ce rapport de soutenance a été effectuée par le président du jury sur la base des notes prises par celui-ci au cours de la soutenance. Ce rapport est accompagné des commentaires écrits du directeur de thèse Dominique Bourg (annexe 1), de Jean-Paul Deléage (annexe 2), de Nicolas Buclet (annexe 3).

La présentation d’Yvan Besson a commencé à 9h15 et a duré 30 minutes. Elle s’est appuyée sur un "montage power point" synthétisant les différents chapitres de sa recherche sous forme de tableaux récapitulatifs comparant les cinq fondateurs sous les trois angles d’attaque proposés par l’auteur : "critique sociale" (qui représente la moitié de l’ouvrage écrit), "approche technique centrée sur le sol" et "effort philosophique concrétisé". L’utilité et la qualité du support visuel ont été unanimement appréciées.

Dominique Bourg en tant que directeur de la thèse a fait part au jury des interrogations que lui avait suscitées le projet initial. Les trois angles d’attaque soulevaient le problème des compétences requises pour une analyse objective et approfondie. Le manuscrit final, en s’appuyant sur une intelligence philosophique courageuse des textes fondateurs sous ces trois angles, lui est apparu comme levant ces interrogations, tout en regrettant que la question artifice/nature n’ait pas été assez travaillée (cf annexe 1).

Marc Dufumier a repris les points de son rapport pour l’autorisation de soutenance en posant 5 questions autour du possible tort que fait l’occultisme de la Biodynamie à l’AB, de la discrétion sur le contexte historique concernant les travaux sur la fertilité des sols, du silence sur l’amélioration variétale, de la place excessive accordée au BRF en ignorant l’agroforesterie, de l’absence de l’animal. Les réponses de YB ont souligné, entre autres, la nécessité dans laquelle il était d’ouvrir la réflexion rationnelle pour donner place, de façon critique, à ce "quelque chose" qui sort de la sphère de l’opinion privée. Il a aussi confirmé que ces fondateurs se caractérisent effectivement par un primat du végétal.

Deux points essentiels du rapport d’autorisation de soutenance de Christian Mouchet ont été rappelés par Monsieur Deléage : le débat sur l’AB interpelle la rationalité d’une part, la nutrition d’autre part. Quatre questions en ressortent autour de la nature et de l’économie, du "faire de la science" dans de tels contextes philosophiques, d’une perspective sans élevage, de la place des BRF.

L’intervention de Jean-Paul Deléage a porté sur différentes questions concernant la distance de l’auteur par rapport à son objet, la distinction entre science officielle et raison, la focalisation sur le seul humus concernant le sol, la place du Bois Raméal Fragmenté, la perception de l’écologie (caractère restrictif de la seule appréhension végétale de l’écologie) et de sa dimension historique et scientifique, le romantisme de Goethe, le travail de Löwy sur nostalgie et utopie. Voir l’annexe 2. Il a souligné la richesse du mémoire. La question finale, plus globale et essentielle aux yeux de Jean-Paul Deléage, a porté sur le fait de savoir si la caractéristique du discours de ces "pères missionnaires" de l’AB, et latent aujourd’hui chez un nombre certain d’acteurs de cette filière, consistant à dire " voici la vérité, il faut s’incliner", ne constituait pas un obstacle (une "difficulté supplémentaire") à l’écologisation nécessaire de l’agriculture c’est à dire à la prise en compte des données de l’écologie scientifique dans l’évaluation des pratiques de l’AB. Ces différentes questions et surtout la dernière ont conduit pendant 20 minutes à des réponses argumentées d’YB ponctuées d’échanges avec les autres membres du jury pour aboutir à un accord partagé sur la pertinence de cette dernière question.

L’analyse de Bertrand Méheust a proposé de situer son intervention de 15 minutes, portant principalement sur Steiner, dans le champ de l’"écologie des idées" et de la place accordée aux "sciences psychiques". Il a ainsi posé trois questions concernant la présence ou l’absence de la "notion de clairvoyance" dans les écrits de Steiner, la structure des débats autour de Steiner et de la Biodynamie par rapport aux milieux académiques en faisant référence aux conflits de Mesmer et de son magnétisme animal avec l’institution médicale, l’intérêt de ne pas ignorer les réflexions d’Isabelle Stengers concernant le chamanisme. Un débat animé de 10 minutes a surgi pour savoir si les thèses de la Biodynamie n’étaient pas nuisibles à l’AB. Ce jugement, qui transpire des commentaires récurrents faits par YB dans son manuscrit, est bien partagé par le jury, reconnaissant par là la grande difficulté de discuter de thèses qui relèvent plus de la croyance, aussi respectable soit-elle, que de l’expérience.

L’intervention de 15 minutes de Nicolas Buclet s’est axée autour de la problématique de l’AB par rapport au développement durable. Il a ainsi posé deux questions importantes sur la nature des alliances de l’AB avec des mouvements qui revendiquent de redonner le primat à la dimension gustative de l’alimentation comme le mouvement Slow Food, et sur le caractère idyllique du paysan traditionnel tel qu’il apparaît chez ces fondateurs de l’AB et dans les mouvements qui s’en inspirent marquant par là-même une opposition entre la ville et la campagne qui favorise une vision communautariste et un refus de voir la transformation des rapports entre ces deux pôles ville-campagne. Voir annexe 3.

L’intervention finale du président du jury a porté en 15 minutes sur des questions qui lui étaient propres pour tenter ensuite une synthèse, suivie par un échange de 15 minutes avec le candidat. S’agissant de la pertinence du sujet, on ne peut que reconnaître qu’un tel travail méritait d’être entrepris et que certains l’attendaient depuis longtemps. La volonté de prendre les 5 fondateurs en comparaison sous les 3 angles d’attaque successifs représentait un défi. Si la conséquence de cette démarche pouvait constituer une faiblesse en affectant la profondeur de certaines analyses (on peut regretter que l’ensemble technique ait reposé sur une analyse partielle de l’agronomie, s’agissant de l’espace anglo-saxon par exemple, quid de Russell chez Howard), elle en a permis la richesse du fait de l’examen détaillé des sources par une approche plus philosophique que strictement technique ou économique. A ce titre, le travail d’Yvan Besson fait œuvre originale par la multitude des questions qu’il pose et des portes qu’il ouvre. Cependant la structure générale du discours contenu dans ce mémoire conduit à plusieurs questions. La lecture de ces fondateurs n’a-t-elle pas déteint sur l’auteur de ce mémoire au point de le conduire à une "forme du récit" par trop littéraire. L’"esprit de système" (au sens entendu au début du XIXe) de ces fondateurs n’est-il pas ignoré et en particulier ses deux corollaires, absence d’humilité face à la complexité des mécanismes biologiques et des concepts issus des sciences expérimentales, volonté de s’écarter des espaces académiques de débat, pour ne pas dire de les ignorer. Yvan Besson a répondu en partageant ces interrogations.

En première conclusion, et question finale, ne doit-on pas considérer trois caractéristiques possiblement communes aux discours des 5 fondateurs, rhétorique de séduction et du retour (perte du paradis d’hier), rhétorique de confusion des ordres (défi à la rationalité moderne), rhétorique de dénonciation (progrès comme source de tous les maux). La présence dominante de ces trois caractéristiques ne pourrait-elle pas constituer les signes plus inquiétants d’une ébauche de volonté sectaire chez ces fondateurs. La réponse argumentée de YB a souligné qu’effectivement ceux-ci se sont bien revendiqués sur les marges et à l’écart des débats académiques (sauf peut-être partiellement pour Howard) et que leurs discours présentent bien simultanément ces trois traits caractéristiques (sauf dans le cas Howard à son avis). Doit-on conclure à la généralité d’un sectarisme congénital refusant la confrontation aux sciences nouvelles ? Le débat a le mérite d’avoir été ouvert par ce travail d’YB sur les précurseurs.

A remarquer que les membres du jury partage cependant une interrogation dubitative sur l’intérêt des 6 pages traitant du Bois Raméal Fragmenté en fin de la quatrième partie et qui paraissent anachroniques ("cheveu sur la soupe"). Elles doivent être le résultat d’un élan d’enthousiasme pour cette technique innovante qui mériterait une analyse plus approfondie dans un cadre relevant de l’agroforesterie et non de la réflexion engagée sur les fondateurs de l’AB. Ceci étant, cette observation n’est en aucune manière rédhibitoire.

En deuxième conclusion, et observation finale plus prospective, rejoignant l’interrogation de Nicolas Buclet, ne doit-on pas s’interroger sur la pertinence d’une perspective de l’AB qui se situerait seulement dans un espace de production, alors que le vrai débat se situe aujourd’hui autour des nouvelles relations d’échange entre ville et campagne articulant habilement les fonctions de production (marché) et de service (bien commun) pour affronter la diversité des conditions et des formes de la ruralité comme de l’alimentation. A ce titre une ouverture du monde de l’AB vers les travaux multidisciplinaires entrepris depuis une trentaine d’années sur les agricultures alternatives ou traditionnelles dans les espaces académiques de l’écologie et de l’agronomie scientifiques sous l’intitulé d’Agroecology (espace initialement californien avec Gliessmann et Altieri mais qui s’est élargi considérablement depuis) permettrait, parmi d’autres déclinaisons, de répondre, d’une part, aux interrogations légitimes de Jean-Paul Deléage concernant l’écologisation de l’agriculture et, d’autre part, aux craintes de voir s’amplifier une dérive sectaire s’appuyant sur une lecture littérale des textes produits par ces fondateurs et diffusés encore activement aujourd’hui. Le travail critique du mémoire d’Yvan Besson sur ces fondateurs peut y contribuer.

Après une brève délibération privée du jury de 10 minutes, celui-ci, tout en tenant compte des critiques formulées par les rapporteurs et les examinateurs, a été unanime pour juger positivement l’ampleur et la qualité générale du travail. Après avoir pris connaissance de la note de l’UTT relative à la politique d’attribution des mentions aux thèses faisant suite à la décision du Conseil de l’Ecole Doctorale en date du 1er Février 2002 de ne plus attribuer de félicitations, le jury a décidé d’accorder à Yvan Besson la mention Très Honorable.

La proclamation de la décision du jury à 12h45 a été introduite par la lecture préalable de la note sus-mentionnée. Le jury est unanime pour accorder à Yvan Besson le titre de Docteur de l’Université de Technologie de Troyes en Etudes Environnementales avec la mention Très Honorable.

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Annexes

2Annexe 12

Rapport de soutenance de Dominique Bourg

Dominique Bourg, en tant que directeur de thèse, tient à souligner le contraste entre les difficultés traversées par Yvan Besson, pécuniaires notamment, et le résultat de sa recherche : un travail pionnier sur les fondateurs de l’agriculture biologique, lequel faisait cruellement défaut dans le paysage français et francophone ; un vaste effort bibliographique et de recherche documentaire ; des liens forts avec le milieu de l’agriculture biologique qui n’ont cependant nullement entravé la liberté du chercheur ; des qualités d’écriture indéniables pour le mémoire et un sens remarquable de la synthèse pour la présentation ouvrant la soutenance ; des réponses fermes et précises aux objections et autres remarques, etc. Dominique Bourg tient donc à féliciter Yvan Besson pour le travail accompli, même s’il a dépassé le strict objectif épistémologique arrêté au commencement de la recherche. Compte tenu de la rapidité avec laquelle les chapitres se sont in fine succédé, il tient encore à faire part de certaines remarques de fond. La partie consacrée à l’approche par Rudolf Steiner des origines de la géométrie semble ignorer la théorie intuitionniste relative à l’interprétation des idéalités mathématiques et ses origines platoniciennes ; ladite théorie n’est pas sans lien avec la problématique platonicienne de la prédication. Le chapitre final sur l’« agriculture naturelle » lui semble relever d’une interprétation sujette à caution de la naturalité. L’agriculture ne peut être taxée de naturelle en un sens absolu, à savoir au sens de ce qui advient spontanément et selon des mécanismes universels. La naturalité en question oppose bien plutôt deux manières d’envisager l’insertion de l’action humaine dans son milieu : à savoir la brutalité d’une agriculture cherchant à s’abstraire du sol et de ses particularités, opposée à une agriculture cherchant au contraire à tourner à son profit la multitude des mécanismes, notamment de défense, propres à la vie du sol comme aux plantes. De façon plus générale, il lui semble que les fondateurs, pour reprendre l’expression d’Yvan Besson, ne sont pas en tous points à la hauteur de la tâche critique qu’ils ont entreprise, ce qui ouvre des perspectives nouvelles à l’agriculture biologique qui gagnerait grandement à s’inspirer du savoir scientifique qui est désormais le nôtre quant aux écosystèmes.

2Annexe 22

Intervention de Jean-Paul Deléage lors de la soutenance de Thèse d’Yvan Besson

Bien que l’étude des fondateurs de l’agriculture biologique soit abordée sous des angles très divers, l’angle de vision privilégié par Yvan Besson est celui de l’historien des sciences et des techniques. C’est de ce point de vue qu’il me semble utile de formuler les remarques suivantes :

Première remarque : on ne distingue pas toujours très bien dans le manuscrit d’Yvan Besson ce qui, pour l’auteur, fonde la différence entre science et scientisme.

Deuxième remarque : la distinction, voire l’opposition, entre l’ordre de la nature et l’ordre de l’artefact, qui est l’un des fils conducteurs du mémoire d’Yvan Besson, est discutable sur le plan méthodologique. Est-elle pertinente pour une présentation distanciée des théoriciens/fondateurs de l’agriculture biologique ?

Troisième remarque : les fondateurs de l’agriculture biologique ont centré leur critique de l’agriculture standard sur la question de l’humus, c’est-à-dire du sol. Cette attitude n’est-elle pas aujourd’hui dépassée au vu des avancées de l’écologie scientifique qui tend à porter la réflexion sur le nécessaire maintien de la dynamique des écosystèmes plutôt que sur la seule question du sol ? Question annexe : pourquoi ne pas parler d’agro-écologie ou d’agriculture écologique plutôt que d’agriculture biologique ?

Quatrième remarque : Yvan Besson prend-t-il assez de distance critique avec les auteurs qu’il étudie dans sa thèse ? Autrement dit, on peut penser qu’il a tendance à épouser un peu vite les thèses de ces auteurs (à l’exception de celles de Steiner que manifestement, il n’apprécie guère).

De mon point de vue, ces remarques critiques visent à améliorer le travail considérable et de qualité qui vient de nous être présenté afin de le rendre plus lisible dans les publications futures auxquelles Yvan Besson doit désormais travailler.

2Annexe 32

Rapport de soutenance de Nicolas Buclet

En tant qu’économiste du développement durable, et peu au fait des questions agricoles ou de l’histoire des sciences, Nicolas Buclet indique que, pour un néophyte, la lecture du travail d’Yvan Besson est très abordable et d’un grand intérêt. Sur le fond, il partage l’avis de Marc Dufumier sur le tort que pourrait faire l’ésotérisme de Steiner à la diffusion de l’agriculture biologique, mais partage également l’avis de Bertrand Méheust sur le fait que souvent la science avance grâce à une remise en cause ayant des origines parfois éloignée de la rationalité scientifique. Dès lors, ne pourrait-on pas lire également le développement de l’agriculture biologique comme étant lui-même le produit d’une réaction à l’agrochimie et la focalisation de l’agriculture biologique sur le sol comme le produit de l’atteinte même de l’identité du rôle du sol dans l’agriculture intensive ?

Pour Nicolas Buclet, la qualité du travail d’Yvan Besson mériterait d’être nuancée au niveau de la partir sur la vision économique des fondateurs de l’agriculture biologique. Cette partie mène le lecteur à embrasser une vision idyllique du monde agricole d’avant la révolution industrielle et à opposer la ville au monde agricole de manière probablement trop manichéenne. Cette vision est couplée à l’erreur d’insister sur le fait que la concurrence monopolistique serait le domaine dominant dans le monde industriel alors que la concurrence parfaite caractériserait la production agricole. C’est on ne peut moins exact. Aussi Nicolas Buclet questionne-t-il Yvan Besson sur la pertinence d’une vision aussi duale entre ville et campagne, surtout, comme le souligne le président du jury, à un moment où un rapprochement entre ville et agriculture s’avère absolument nécessaire, eu égard aux enjeux de développement de la société dans son ensemble.

Yvan Besson répond qu’il a souhaité mettre en évidence la dégradation spectaculaire des conditions de l’échange entre agriculteurs et consommateurs. Nicolas Buclet pense cependant qu’il faudrait corriger le tir en parlant plutôt d’un rapport de force déséquilibré entre les acteurs économiques du monde agricole, comme il existe de tels déséquilibres entre acteurs du monde industriel.

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[1Piriou S., L’instutionnalisation de l’agriculture biologique (1980-2000), p 440.

[2MAB 16 info, bulletin d’information interne, n° 41,11-12/20006.

[3« L’Assemblée Générale a réaffirmé que la bio a bâti son identité sur la notion d’obligation de moyens ». Cf. Vérot D., Une assemblée générale riche en débats, in FNAB INFO, n° 63, 2002, p. 06.

[4Piriou S., L’institutionnalisation de l’agriculture biologique, (1980-2000), p. 442.

[5Ladrière J., La perspective eschatologique en philosophie, in La Foi chrétienne et le Destin de la raison, p. 68.

[6La pluriactivité, ne serait-ce que par l’introduction d’une activité commerciale maîtrisée par les producteurs, constitue donc un enjeu fort de l’agriculture biologique originelle. Rappelons que beaucoup des agriculteurs biologiques se sont convertis à l’agrobiologie pour ne pas entrer dans le cercle des dépendances économiques du système productiviste mis en place à partir des années 1950-1960. Rappelons aussi que l’histoire longue des paysans montre que nombre d’entre eux, particulièrement parmi les moins favorisés, se sont engagés dans une activité extérieure, pour se maintenir à la terre, ou devenir propriétaire, et promouvoir ainsi leur émancipation et leur liberté. Cette attitude a été soulignée par plusieurs auteurs. « L’intention déclarée d’accéder à l’acquisition d’un bien propre se lit au travers de cette expression populaire « se mettre chez soi ». Propriétaire ou candidat à la propriété, le paysan-ouvrier n’offre pas la connotation prolétarienne classique : il est ouvrier parce que paysan et pour continuer à l’être » (Lamy Y., Hommes de fer et paysannerie dans la Dordogne proto-industrielle, in Garrier G. et Hubscher R., (dir.), Entre faucilles et marteaux, Pluriactivités et stratégies paysannes, p. 182). A propos des paysans-cloutiers du Jura : « La clouterie n’est donc pas une fin en soi, elle n’est qu’un moyen de se maintenir sur sa terre natale en tentant de devenir, grâce à ce revenu complémentaire, un petit propriétaire foncier indépendant » (Olivier J.-M., Trois cycles technologiques à Morez, Haut-Jura, in Belot R., Cotte M., Lamard P., (dir.), La technologie au risque de l’histoire, p. 27). L’idée générale, que l’on retrouve parfaitement chez Hans Müller, est celle de la résistance paysanne. La pluriactivité pourrait ainsi être « analysée comme une forme de résistance à l’intégration dans la « société englobante » de nature capitaliste » (Farcy J.-C., Capitalisme agraire et spécialisation agricole dans le centre du bassin parisien, in Garrier G. et Hubscher R., (dir.), Entre faucilles et marteaux, Pluriactivités et stratégies paysannes, p. 168).

[7Une erreur trop souvent rapportée, particulièrement à propos de Müller. Cf. Silguy (De) C., L’agriculture biologique, PUF, 1991, p. 11 ; Silguy (De) C., L’agriculture biologique, Des techniques efficaces et non polluantes, Patino/Terre Vivante, 1994, p. 167 ; Solana P., La bio, De la terre à l’assiette, Sang de la terre/Bornemann, 1999, p. 14.

[8Cf. Husserl E., La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale.

[9Tagore, cité in Scheler M., Sociologie de la connaissance, p. 140.

[10Cf. Robin P., Le point de vue de l’agronome, in Aeschlimann J.-P., Feller C., Robin P., Histoire et Agronomie, entre Ruptures et Durée (Colloque Histagro), Ed. de l’IRD, 2007 (à paraître).

[11Nédoncelle M., Vers une philosophie de l’amour et de la personne, Ed. Aubier-Montaigne, 1957.

[12Sur ces deux sens du mot nature, voir Bourg D., L’homme-artifice, Le sens de la technique, Gallimard, 1996, p. 170-171.

[13Cf. Godron G. et Lemieux G., Le bois des rameaux, un élément crucial de la biosphère, 1998 ; Colinvaux P., Une affaire de succession, in Invitation à la science de l’écologie, 1982, p. 123. Citons Paul Colinvaux, sans oublier le caractère pionnier des travaux de Frederic Clements sur le sujet : « Une occupation progressive des champs abandonnés, par une succession de communautés de plantes différentes, a souvent été observée. Elle se produit toujours. Tout d’abord viennent les mauvaises herbes annuelles, plantes dont les niches sont caractérisées par la possibilité de répandre au loin sur de grandes étendues de minuscules graines, dans l’espoir de trouver un carré de terre nue où elles puissent pousser pour une saison et disperser de nouvelles graines. Ensuite viennent ensuite les plantes persistantes, herbes dont les racines résistantes s’agrippent au sol et restent fixées dans les champs d’une année sur l’autre, puis viennent les buissons, puis les arbustes des taillis. Tout cela est bien établi. Lorsque nous affirmons que le processus aboutit à la forêt primitive, nous faisons une hypothèse parce qu’il se déroule en un temps si long que l’Homo scientificus n’existe pas depuis assez longtemps pour avoir pu l’observer dans son ensemble. C’est cependant une hypothèse assez plausible. Nous pouvons voir les premières étapes de ce processus et observer comment, dans d’antiques forêts autrefois ravagées, la distribution des arbres évolue et se rapproche de plus en plus de la forêt d’origine ».

[14Turckeim (De) B. et Bruciamacchie M., La futaie irrégulière, Théorie et pratique de la sylviculture irrégulière, continue et proche de la nature, Ed. Edisud, 2005.

[15La question de la fertilité naturelle et de la fertilisation agricole écologique est bien la question technique primordiale des fondateurs de l’agriculture biologique. Mais dans le contexte d’une agriculture mécanisée, et dans celui d’une civilisation technologique en général, d’autres questions écologiques touchent directement le travail quotidien, telle celle de la pollution. Les machines et engins, les matériaux les composant, les carburants les alimentant, etc., sont-ils biodégradables ? A quel rythme ? Sous quelles conditions ? Avec quels impacts sur le milieu ? Nous envisageons des recherches sur ces questions. En généralisant la perspective ici développée, nous formulons l’hypothèse qu’une connaissance approfondie des mécanismes notamment biologiques et biochimiques des écosystèmes naturels pourrait servir à développer des programmes de recherche en ingénierie écologique ou Ecological Engineering. (Sur l’ingénierie écologique, voir par exemple Erkman S., Vers une écologie industrielle, Comment mettre en pratique le développement durable dans une société hyper-industrielle,1998, p. 105-106).

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